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Excerpt 1 :
Claudie Massop never knew what hit him. He'd been out playing football, scored a couple of goals, and he was in a taxi on his way home with a couple of mates and they ran into a roadblock. The police reckoned they found a gun. They probably did. They hauled Claudie and his mate out of the car and put them up against the wall. Then they told the taxi-driver to run, and he didn't need to be told twice, he ran like hell. Shots were fired. When they brought him in, Claudie had half a dozen bullets in his back. You could see the holes under his arms. Not long after, Bucky Marshall ended up face down in a flaky Brooklyn disco. They'd overshot the mark. They'd outlived their usefulness.
Extrait 1 :
Claudie Massop n'avait pas vu venir sa dernière heure. Il était sorti faire un foot, avait planté deux trois pions et rentrait chez lui en taxi avec quelques potes lorsqu'ils sont tombés sur un barrage de police. Les flics ont prétendu avoir trouvé un flingue. C'était probablement le cas. Ils ont violemment extirpé Claudie et ses gars hors du véhicule et les ont alignés contre le mur, puis ils ont ordonné au chauffeur de débarrasser le plancher. Ce dernier a tracé fissa sans demander son reste. Des coups de feux ont retenti. Lorsque son corps a été déposé à la morgue, Claudie avait une demi-douzaine de bastos dans le buffet. On pouvait voir les trous sous ses bras. Peu après, Bucky Marshall a connu un sort similaire dans un club de seconde zone de Brooklyn. Ils avaient dépassé les bornes. Plus rien ne justifiait leur existence. |
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Excerpt 2:
The way one of Claudie's boys put it, Fidel is a good man in his own field - but that brand of regimental ideological programming just can't work in an island of feckless anarchists and visionaries. If Castro had only lingered long enough at the jukebox, he might have realised he was on a hiding to nothing. You just can't preach godless uniformity in the national interest to people with no interest in the national interest for the very reason that they know for an unflinchable fact they have been chosen by the Creator to witness the fall of Babylon and all its works any day now, and when that happens, only the Rastas will be saved because they alone defend truth and rights and consequently reject any system at all on the grounds that systems are by definition unholy and oppressive and that includes communism or democratic socialism or whatever you want to call it. So far the moment of decision has proved indecisive. Castro was oddly subdued - he only spoke for about three and a half hours. They listened for a while. But he bombed. All that overwrought Latin angst never stood a chance against Big Youth.
Extrait 2 :
Pour paraphraser l'un des hommes de Claudie, Fidel cartonne à domicile. Mais ce type de programmation militaro-idéologique ne peut fonctionner sur une île d'anarchistes et de visionnaires ineptes. Si seulement Castro avait suffisamment traîné près du juke-box, il aurait pu comprendre qu'il allait droit dans le mur. Il ne sert à rien de prêcher une uniformité sans dieu dans l'intérêt de la nation à des gens qui n'ont que faire de l'intérêt de la nation, pour la bonne et simple raison qu'ils croient dur comme fer avoir été choisis par le Créateur pour assister à la chute prochaine de Babylone et de son grand œuvre. Et que, lorsque cet événement se produira, seuls les rastas seront épargnés parce qu'eux seuls défendent la vérité et le bien et par conséquent rejettent tout système au motif que les systèmes sont par définition impies et oppressifs, communisme ou socialisme démocratique inclus - qu'importe le nom qu'on lui donne. Pour l'instant, le verdict s'est révélé des plus indécis. Castro a affiché une retenue inhabituelle. Son discours n'a duré que trois heures et demie. Ils l'ont écouté un temps. Mais il s'est vautré. Toute cette exaltation angoissée et très latine ne faisait pas le poids face à Big Youth. |
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